Il avait 83 ans.
Je n’ai jamais été fan de Pierre Rahbi.
Ce n’est pas un secret.
Il n’était pas l’inventeur de l’agroécologie mais un agriculteur doué et intelligent qui avait compris les grands principes de la terre.
Écrivain et poète, chef d’entreprise doué et intelligent.
Que dire ?
Dans un article récent de “reporterre” je lisais ceci:
– Mais sa pensée refuse toute critique politique et tout engagement collectif, plaçant l’espoir dans une spiritualité vague, mais sincère, elle aussi bien dans l’esprit d’une époque qui rejette les religions. « La reconquête du songe » était le sous-titre du livre Du Sahara aux Cévennes, et c’est bien un songe qu’il proposait à un public en recherche de repères.
Son talent, mais aussi la dépolitisation de sa pensée — guère menaçante pour quiconque, donc — ont favorisé son succès médiatique, de plus en plus large au début des années 2010, jusqu’à ce que les aspects conservateurs de sa pensée suscitent la critique.
Individualisme, action locale, empathie plutôt que conflit, voilà le cœur de sa philosophie politique.
Le mouvement “Colibri”, qu’il a créé, c’est ça. Une goutte d’eau individuelle sur un monde qui brûle…au moins j’aurai fait quelque chose , inutile mais je l’ai fait.
Colibri, comme le mouvement “Transition” sont des vecteurs d’immobilisme populaire.
Des espèces d’ “Opiums du Peuple” (Kant et Marx) qui ” laissent le peuple dans l’illusion que sa condition n’est pas si terrible” et “bloque le passage à l’action.”
Il avait 83 ans et ne s’est pas inquiété du changement climatique.
La lutte lui semblait sans doute inutile.
Bernard Adam