Avis envoyé à urbanisme@durbuy.be
Nous demandons en outre un moratoire sur les logements touristiques à Durbuy…
Notre environnement se dégrade plus vite que jamais et les dérèglements climatiques risquent bien de faire disparaître le tourisme de masse plus vite que prévu.
Que fera-t-on alors de toutes ces infrastructures devenues inutiles et de toute manière inadaptées à l’habitat permanent ?
Voici notre argumentaire climatique après celui de Fabienne Monville
Collège des Bourgmestres et échevins de la ville de Durbuy
Rue Basse Cours 13
6940 Barvaux
Par mail : urbanisme@durbuy.be
Concerne : demande de la SA LUX PROPERTIES demeurant à Abdijhoek 13 à 8210 Loppem représentée par Monsieur Christian Femont visant à obtenir un permis d’urbanisme, numéro de dossier 2022/0063, pour la construction d’un immeuble à 35 appartements, type secondes résidences, situés rue des Renoncules à 6940 DURBUY (cadastre division 2, section C, respectivement n° 705 G, )
Concerne : demande de la SA LUX PROPERTIES demeurant à Abdijhoek 13 à 8210 Loppem représentée par Monsieur Christian Femont visant à obtenir un permis d’urbanisme, numéro de dossier 2022/0064, pour la construction de deux immeubles de 35 appartements, type secondes résidences, situés rue des Renoncules à 6940 DURBUY (cadastre division 2, section C, respectivement n° 757 G, )
Monsieur Le Bourgmestre,
Mesdames et Messieurs les Echevin.e.s,
Vous trouverez ci-dessous notre avis concernant le dossier 2022/0064 et 2022/0064
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Remarques préalable.
1) Vous avez scindé les dossiers 0063 et 0064 alors qu’il s’agit du même demandeur
Or il s’agit d’un seul projet, par un seul promoteur sur des terrains voisins séparé par un chemin privé.
2) L’addition des surfaces du projet fait plus de 10 Ha ce qui demande une procédure autre, plus complète.
3) Le demandeur n’est pas propriétaire du terrain (C’est lui qui l’affirme).
Pour que la demande soit légale, il faudrait l’autorisation de l’actuel propriétaire du bien.
Il ne figure pas dans le dossier.
Argumentaire
Vu le dernier rapport de l’OMM, Organisation Météorologique Mondiale affirmant que les cinq prochaines années (2022-2026) seront très probablement (93% de chances) plus chaudes que la moyenne des cinq dernières années (2017-2021) et que la température sera supérieure entre 1,1 °C et 1,7 °C au-dessus des niveaux préindustriels (Norme max accord de Paris 1,5°)
Le rapport se trouve ici : https://hadleyserver.metoffice.gov.uk/wmolc/WMO_GADCU_2022-2026.pdf
Vu la sécheresse actuelle qui fait suite aux sécheresses de 2017,2018,2019,2020, à une année de fortes inondations en 2021
Vu les prévision de la Région sur base du rapport n°5 du GIEC (https://www.uvcw.be/no_index/files/6450-webinaire-secheresse-18-juin-2021.pdf)
qui prévoit une baisse importante des précipitations estivales dans les prochaines années
Vu que ces prévisions sont largement en dessous des prévisions du GIEC dans son rapport N°6 et qu’elles devrait dès lors être adaptées vers plus de sècheresse encore.
Vu la situation à Durbuy et de la multiplication des logements de vacances, gîtes, secondes résidences, maisons unifamiliales à usage de loisir, camping, glamping et autres appartements loués ou appartements à des non-résidents.
Vu l’adhésion de la ville de Durbuy à la Convention des maires et à son engagement
« – Les autorités locales sont des acteurs essentiels de la transition énergétique et de la lutte contre le
changement climatique, car elles constituent le niveau décisionnel le plus proche des citoyens.
Elles partagent la responsabilité de l’action en faveur du climat- »
Vu les différents rapports du GIEC, tous signés par la Belgique mettant en garde contre la modification du climat dû à l’activité humaine. Il y a eu 6 cycles depuis 1992 et 6 rapports depuis 1992. https://www.ipcc.ch/reports/
Vu les prévisions adaptées à nos régions https://www.ipcc.ch/ar6-syr/
Vu l’importance des rejets de CH4 relevé par le GIEC dans son dernier rapport
Vu le jugement de tribunal de première instance du Bruxelles dans l’affaire climat le 17 juin 2021
https://prismic-io.s3.amazonaws.com/affaireclimat/18f9910f-cd55-4c3b-bc9b-9e0e393681a8_167-4-2021.pdf
qui d’une part note que nos gouvernements violent les articles 2 et 8 de la Convention européenne des droits de l’homme avec la politique climatique actuelle de qualité inférieure. Ces articles traitent du « droit à la vie » et du « droit au respect de la vie privée et familiale». Ce faisant, dit le juge, c’est un droit de l’homme d’être protégé contre un réchauffement climatique dangereux.
Et d’autre part , L’arrêt indique également que l’État fédéral et les trois régions sont conjointement et individuellement responsables, malgré la structure complexe de l’État belge. . Il s’agit de l’obligation du Code civil d’agir de manière socialement prudente et de prévenir les dommages climatiques graves prévisibles.
Vu les objectifs climatiques de la région wallonne
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La Région « vise » la neutralité carbone au plus tard en 2050, avec une étape de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 55 % d’ici 2030, par rapport à 1990.
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Tous les secteurs devront contribuer « solidairement et équitablement » aux objectifs. Pour mémoire, les secteurs sont: l’énergie, l’industrie ETS (c’est-à-dire les industries couvertes par le système européen d’échange de quotas d’émission), l’industrie non-ETS, le transport, le résidentiel, le tertiaire, l’agriculture, les déchets et les autres.
Vu le plan « Contribution de la Wallonie au Plan national Energie Climat 2030 (PWEC 2030) »
Vu la remarque préalable
Vu « l’ignorance » attribuée à l’environnement et le climat dans le dossier de demande, au CO2.
Vu l’absence d’étude d’impact pour les actuels habitants de cette zone.
Vu le manque de clarté dans la description de l’environnement et en particulier de la forêt présente.
Vu que l’étude ne comporte aucune donnée chiffrée concernant le climat, les rejets de CO 2, la consommation d’eau et la quantité de déchets produite par les touristes
Considérant que cette société ne fait pas partie des sociétés bénéficiant de la procédure ETS et est donc pleinement responsable de ses GES.
Considérant que les barbecues sont autorisés, qu’ils sont grands producteurs de CO2, particules fines et ultra-fines qui provoquent des maladies respiratoires et cardiaques.
Considérant que les mêmes barbecues produisent du Benzène en grande quantité (surtout s’il y en a beaucoup), produit toxique et cancérigène avéré.
https://www.cancer-environnement.fr/248-benzene.ce.aspx
Considérant que la gestion des eaux pluviales est erratique. Dispersions par drains dans une zone susceptible d’être inondée par ruissellement et en forte pente.
Considérant qu’aucun relevé de la faune et de la flore n’a été effectué et que l’impact de ce type de construction sur la biodiversité est important.
Nu fusse que par le déplacement des terres.
Vu l’ignorance du CO2 produit par les « clients » pour venir et retourner chez eux, le CO2 produit par les services annexes tels que l’entretien, les nettoyages des appartements, l’entretien des abords, la préparation de repas etc
Considérant la production de CO2 par les véhicules dont voici le résultat
Diesel:
1 litre de diesel pèse 835 grammes. Le diesel est composé à 86.2% de carbone (C), ce qui correspond à 720 g de C par litre de diesel. Pour bruler ce C en CO2, 1920 g d’oxygène sont
nécessaires. La somme nous donne donc 720 + 1920 = 2640 g de CO2 par litre de diesel.
Une voiture qui consomme 8 litres/100km va donc émettre 8L x 2640 g/L / 100 (par km) = 211 g CO2/km.
Essence:
1 litre d’essence pèse 750 grammes. L’essence est composée à 87% de carbone (C), ce qui correspond à 652 g de C par litre d’essence. Pour brûler ce C en CO2, 1740 g d’oxygène sont nécessaires. La somme nous donne donc 652 + 1740 = 2392 g de CO2 par litre d’essence.
Une voiture qui consomme 8 litres/100km va donc émettre 8L x 2392 g/L / 100 (par km) =191 g CO2/km.)La zone de chalandise se trouve en majorité en Flandre, et en Hollande, mettons que chaque véhicule personnel fasse donc 200 km pour venir et la même chose pour retourner soit 400 km.
La consommation des véhicules a augmenté ces dernières années( stats présentes dans le document de la région wallonne PWEC 2030 (SUV)), dans le meilleur des cas, « l’essence », à 8 litres/100, le calcul serait le suivant 191 x 400 x 120 véhicules = 9,168 Tonnes de co2 par jour auxquels il faut ajouter les déplacements des bus, des voitures du personnel, des vacanciers etc.
Annuellement, la production liée à cette activité serait de 3346,320 Tonnes de CO2.
L’objectif de la région est de diminuer le CO2 dû au transport de 28% ce qui rend incompatible ce type de développement avec les objectifs climatiques
Considérant que les nuisances sont nettement sous estimées par l’auteur.
Le bruit : aucune étude n’a été faite.
Les odeurs : aucune étude n’a été faite
Les déchets dans la nature : aucune étude n’a été faite
Les particules fines liées aux habitudes des touristes : aucune étude n’est faite
Les rejets atmosphériques : pas de relevé fait
Etc.
Considérant que l’auteur ne relève aucune pollution des sols, ni passée, ni à venir mais qu’il n’a pas fait d’étude de risque (s)
Conclusions
A titre principal,
Compte tenu des remarques, des situations décrites tout au long de ce courrier :
Nous demandons le refus définitif de ce permis, incompatible avec une bonne gestion de l’environnement au sens large du terme et du climat en particulier.
A titre secondaire,
Nous demandons un moratoire de 5 ans, sur l’ensemble de la commune, sur tous les projets de constructions et d’aménagement de gîtes, chambres d’hôtes et autres hébergements touristiques en attendant les lois climatiques de la Région Wallonne et du Fédéral.
Nous vous prions d’accepter, Monsieur le Bourgmestre, Mesdames et Messieurs les echevin-e-s nos meilleures salutations
Bernard Adam
Rue du Colonel Vanderpeere 5
6940 Durbuy