Lettre ouverte de Pascale concernant la construction d’un hôtel de 99 chambres à Rome

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Cette lettre a été envoyée aux parties prenantes de ce projet.

😈

Introduction

A Monsieur Marc Coucke et Anthony Piette   ARE3
A Madame Lies Ponet et Monsieur Nicolas van Rijckevorsel  Atelier 47
 
Aux membres du Collège Communal de Durbuy et du Conseil Communal de Durbuy
A Madame Rensonnet, Service Urbanisme Rue Basse Cours 13 6940 Barvaux S/Ourthe
 
Bonjour,
 
Vous trouverez ci joint mes réflexions quant au projet d’hôtel au Chemin du Hasard …
 
Je l’ai formulée en « Lettre Ouverte » …
 

Car c’est dans cet Esprit d’ouverture et de dialogue possible 

que je refais vœu que ces contacts, désormais réguliers et récurrents, au rythme des projets entrepris,

nous rapprochent dans notre compréhension des uns et des autres !

 Cette lettre est ainsi « ouverte » à tous, afin que chacun chemine, s’il le souhaite,

vers une issue possible à ce qui semble être sans issue de prime abord …

Je vous en souhaite bonne réception et vous remercie de votre bonne attention.

Pascale Fettweis

rue du Ténimont 25

6940 Barvaux s/Ourthe

La Lettre

Lettre ouverte à Philippe, Marc, Anthony, Nicolas et Lies

et leurs divers collaborateurs et associés.

Concerne le projet de création d’un hôtel de 99 chambres chemin du Hasard à Durbuy

 

à Barvaux, le 30 janvier 2023

Bonjour !

La période est propice, semble-t-il à ce que nous ayons des contacts réguliers via courriers, concernant les projets que vous présentez…

Je fais vœu que cela nous rapproche dans notre compréhension mutuelle des uns et des autres !

Les nombreux projets d’investissements et de constructions de vos sociétés et commanditaires nous donnent des occasions de côtoyer nos différentes visions de ce coin-ci du monde …

Je salue votre travail assidu, votre créativité d’entrepreneurs et de créateurs d’espaces, votre professionnalisme, la recherche méthodique et poussée des aléas sur l’environnement de ces projets de constructions et des réponses que vous avez préparées concernant les eaux, l’énergie, la mobilité, la biodiversité etc…

On nous demande de donner notre avis via une enquête publique, à nous, citoyens, habitants de la Commune de Durbuy, voisins de vos installations,

Citoyens-Témoins, parfois utilisateurs admiratifs et enthousiastes mais aussi souvent étonnés, stupéfaits, inquiets, révoltés, perplexes, impuissants devant cette ribambelle de bulldozers, suivie d’une autre ribambelle de voitures, d’autocars et de motos tout au long de l’année et des divers WE et congés …

Je voudrais vous inviter à regarder les choses à partir d’une autre facette :

Nous, les citoyens habitants ici, nous voyons :

  • Des terres agricoles sacrifiées et bétonnées, des forêts grignotées et mutilées de plus en plus, au fil des ans par des lotissements, des « lodges », des « glampings », des « lofts », des gîtes, des hôtels …
  • Des paysages tronqués, occupés, clôturés, privatisés ; une rivière et des collines exploités à outrance.
  • Nous voyons des couloirs écologiques en péril ; une faune (des insectes aux mammifères) perturbés ou en fuite.
  • Nous voyons et entendons (et sentons !) des milliers de voitures qui traversent nos villages, souvent à vive allure, afin de rallier les divers points d’attraction de votre « fantastique grand parc de loisirs ».
  • Nous voyons (et si cela dépasse vos activités, celles-ci y contribuent) un climat qui se modifie, des périodes régulières de canicules et de sécheresse, d’autres périodes de grandes eaux et d’intempéries, des écoulements de boues, des écarts de température étonnants, des vents du Nord par période persistants, le rythme des éclosions d’insectes décalés, moins d’oiseaux au jardin, …
  • Nous voyons le prix des terrains, des maisons et des loyers augmenter à tel point que nos familles, nos aînés et nos jeunes ont du mal à se loger et se sentent poussés en dehors de ce qui fut « leur village » …

Nous ne sommes pas loin d’une démarche, hélas familière dans l’Histoire, où des nouveaux arrivants font figure d’envahisseurs et colonisent une nouvelle région par leur force et leur puissance …

Durbuy deviendrait-il une Colonie pourvoyeuse de richesses (… pour qui ?) ?

Certes, quelques jeunes bénéficient de job de vacances ou de travail saisonnier …

Ici, pour l’hôtel du Hasard, si je comprends bien, il est question de 20 emplois … ?

Mais à quel prix pour la collectivité et l’environnement à long terme ?

  • Je relève un point précis dans le dossier de votre projet d’hôtel au Chemin du Hasard, entouré de zone Natura 2000 ;

Un détail amusant, un entrefilet que peu, sans doute, vont relever :

le Damier de la succise

Un petit papillon, qui a besoin d’un biotope particulier, « de couloirs » pour se déplacer et se reproduire sans être dérangé, avec des plantes bien précises pour survivre. Un petit papillon qui a suscité des protections LIVE financées par l’Europe ! … Une star en quelque sorte !

Dont vous relevez la présence en page 43 (du dossier environnement) avec la perturbation possible de son « habitat de reproduction et de nourrissage » … en proposant de placer un « hôtel à papillons » pour y pallier ! 😊

Certes, vous affectionnez les hôtels !

Mais proposer celui-ci démontre simplement votre méconnaissance

de la chose sauvage, naturelle et vivante !

Il en est de même des humains-habitants de ce coin de planète, ce n’est pas d’un hôtel dont nous avons besoin mais bien de garder contact avec une Nature Vivante et nourricière !

Un papillon dans un hôtel à insectes ?

c’est dérisoire, et la chose fait sourire … ?!?

C’est pourtant révélateur d’une sorte de fossé qui sépare nos 2 visons du monde :

« L’Artificialisation-Exploitation » versus le « Vivant-Sauvage-Naturel ».

  • Je reproduis ici un autre alinéa du dossier ‘environnement’ (page 45) qui me pose question :

Y a-t-il, à proximité de votre projet, d’autres établissements ou d’autres projets autorisés générant des effets indirects, synergiques ou cumulatifs aux vôtres ?*

Non, justifiez :

La ville de Durbuy est déjà un pôle d’attractivité touristique

qui génère le passage de nombreux visiteurs.

Cette réponse me semble paradoxale de manière évidente !

Bien sûr qu’il y a déjà de nombreux visiteurs et d’autres projets à proximité et que cette multiplicité de projets juxtaposés (présents et à venir) a des conséquences et effets indirects, synergiques et cumulatifs sur l’environnement, la mobilité et sur les divers habitants des lieux !

Comme il est curieux de voir à quel point nous ne percevons pas la même chose dans notre regard sur le monde !

Vous avez acquis cette ancienne ferme du Hasard, il y a 6 ou 7 ans, en nous assurant à l’époque, lui conserver sa nature agricole … !

Certes, le temps passe, les choses évoluent et chacun a son métier pour lequel il est doué … Il est compréhensible que vous cherchiez une finalité à ce bien qui est en zone agricole et forestière… Le bâtiment se dégrade et doit être rénové…

Quelque chose doit être fait…

Ce « quelque chose » pourrait-il être de moindre ampleur, en conservant la structure de base de la ferme, un projet novateur original qui allierait un tourisme pour tous/chambres à la ferme, dans un cadre agréable, avec un parc-verger par exemple … ?!

Comment pourrions nous concilier votre volonté d’entreprendre, vos talents d’entrepreneurs créateurs d’espaces, avec les impératifs de l’environnement à préserver ?

Non seulement en tant que tel, mais aussi car c’est précisément cet environnement charmant, pittoresque, champêtre et forestier que vos clients et vos investisseurs viennent chercher ici !

Comment concilier vos projets expansifs immobiliers avec la vie quotidienne de la population qui réside ici à l’année ?

Comment pourrions-nous tricoter un revenu raisonnable de vos investissements avec un mieux-être et un plaisir de vivre à l’année dans la région pour tout un chacun qui y est ?

Et plutôt que d’envisager des aménagements « Green » (que je salue par ailleurs) de vos investissements, pourrions-nous de prime abord se poser les questions globales fondamentales du « Pourquoi ? » « Pour qui ? » « Pour répondre à quels besoins ? » …

Pourrions-nous envisager ensemble, à plusieurs (?), d’inventer un nouvel équilibre

où la plus-value dépasse le gain financier afin de valoriser une plus-value Environnementale, Sociale, Humaine ?

C’est dans cet Esprit d’ouverture et de dialogue possible que je refais vœu que ces contacts, désormais réguliers et récurrents, nous rapprochent dans notre compréhension des uns et des autres !

Cette lettre est ainsi « ouverte » à tous, afin que chacun chemine, s’il le souhaite,

vers une issue possible à ce qui semble être sans issue de prime abord ….

Merci de votre bonne attention.

Pascale

P. Fettweis rue du Ténimont 25 6940 Barvaux

 (Image mise en avant : damier de la succise source wikipédia)


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Author: Bernard Adam
Cuisinier à la retraite

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