Il y a quelques années, en revenant de vacances en voiture (ça fait longtemps alors….), nous écoutions une émission sur France Inter consacrée aux politiques mises en œuvre suite aux accords de Paris .
(A mon avis, avant.)
Bref, la spécialiste était une climatologue de haut vol qui nous a donné, ce jour là, un cours, une baffe plutôt, concernant les changements climatiques à court terme et moyen terme (25 ans).
A une question du journaliste employant le terme “climato-sceptique”, elle avait répondu vertement que les “climato-sceptiques” n’existaient pas. Que si il y avait des gens qui ne faisaient rien contre les changements climatiques, c’était simplement parce qu’ils en tiraient profit(s).
Partant de cette hypothèse, j’ai cherché parmi nos élu.e.s, ce qui pourraient bien les motiver à ne rien faire.
J’ai longtemps hésité entre connerie, imbécilité ou corruption pour finalement retombé bien plus bas lors d’une réunion concernant le climat à Barvaux il y a quelques semaines.
Mais non, ils-elles ne sont pas plus con.ne.s que vous et moi, pas plus imbéciles non plus. Finalement pas plus corrompu.e.s que ce que vous voulez qu’ils-elles soient. (Il faut un.e corrompu.e et un.e corrupteur.trice et celui-là -celle-là- c’est souvent vous).
Ce jour là, il y avait une quarantaines de citoyens et citoyennes dans la salle du conseil à Barvaux, une employée communale et deux échevins représentatifs des deux partis au pouvoir, l’ex CDH et le MR.
L’échevin de l’environnement, agriculteur et éleveur de BBB de profession a passé son temps à défendre “son agriculture” Niant au passage la responsabilité climatique de ce type d’agriculture car il faut nourrir les gens!
Pourtant, cette agriculture industrielle produit “(Source NATAGORA) Après l’industrie et les transports, l’agriculture est le 3ème secteur le plus émetteur de gaz à effets de serre (GES) en Wallonie alors qu’elle ne représente que 0,6% du PIB . Ces GES proviennent pour 43% environ des émissions de méthane des animaux d’élevage, et pour 39% du dégagement de gaz azoté par les sols agricoles suite à l’utilisation d’engrais.”
Nous voilà au cœur du problème. Cet échevin ne pourra jamais admettre un quelconque changement dans la politique environnementale et climatique qui porterait atteinte à son revenu. (et à son entreprise agricole)
Résultat, rien ne bouge depuis qu’il est en place.
Le second échevin , bien plus jeune, est échevin du tourisme.
Le tourisme représente +/- 11% des GES dont 77% pour la mobilité et 23% pour l’hébergement et la restauration. Modifier un tant soit peu les règles dans le quel le tourisme à Durbuy se développe depuis 20 ans, la mobilité individuelle, serait pour le jeune politicien comme se tirer une balle dans la pied avant de courir un marathon. Bref il pourrait y perdre sa place d’échevin et …40.000 € de revenu annuel brute et “l’aura” de cette fonction.
C’est vrai, il y a un bourgmestre et d’autres échevins et échevines que ceux là.
Mais il n’étaient pas là à cette réunion preuve de leur désintérêt pour cette question.
Leur mode de fonctionnement n’est pas différent.
Ne fâcher personne en ne faisant rien, c’est le mot d’ordre général.
Il faut dire oui et amen à tous les projets, polluants et destructeurs.
Et ça marche…depuis des décennies.
La non-gestion climatique à Durbuy s’articule sur ces deux axes.
Les intérêts professionnels de chacun et les revenus “politiques”.
Le profit, direct ou indirect.
Évoquer l’emploi mais pas les cancers, c’est mieux.
ET si les projets ne passent pas, c’est à cause des autres, les imbéciles d’en face, les écolos ou les allumés climatiques ou des martiens.
C’est ainsi que va notre petit monde.
Moi, je leur en veux.
Transformer une si belle région en désert écologique et ne rien faire pour protéger les habitants des changements climatiques, c’est un crime contre la population.
J’espère que ces responsables politiques et économiques seront jugés et condamnés !
Bernard Adam